Cet article a fait l’objet d’une révision et a été publié de façon plus complète dans le numéro 105 de la revue « Hommes et Plantes » du Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées.
Cette visite a été faite en mai 2013.
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Pour les généralités sur le climat de Madère, on se reportera aux pages sur le jardin botanique de Madère et sur le jardin tropical Monte Palace. La composante climatique explique en grande partie la richesse de la flore madérienne.
Bien que composée de près de 150 photos, la présentation qui suit n’est qu’un maigre échantillon du patrimoine floristique de l’île de Madère. En effet, celui-ci se révèle tant au fil des saisons qu’en fonction des lieux.
Du bord de mer au sommet des montagnes dont la plus haute culmine à 1 861 mètre au Pico Ruivo, des jardins de Funchal aux endroits les plus reculés de la forêt laurifère, la diversité végétale est extraordinaire. Elle se traduit par un étagement des végétations assez marqué.
Autant de facettes qui permettent de découvrir :
– La flore des jardins privés, qui intègre une majorité d’espèces exotiques acclimatées.
– La flore des rues et des jardins publics, composée d’espèces souvent plus traditionnelles (à propos de traditions, voir également la Fête des fleurs de Madère).
– La flore de la lande et des bords de routes, milieux plus sauvages où se rencontrent encore quelques espèces échappées des milieux cultivés.
– La flore de montagne et des lévadas, qui présente les espèces dans leur milieu naturel le long des sentiers de randonnée ou en zone de montagne humide; c’est le domaine privilégié des mousses, des fougères, des lichens, etc… Ce sont souvent des espèces endémiques et hygrophiles.
Ces distinctions tout à fait pratiques et non botaniques, ne constituent pas des compartiments étanches entre les espèces, mais permettent d’appréhender la diversité et la richesse de la flore madérienne dans les différents contextes qui s’offrent au voyageur.
Une dernière rubrique offrira une vue, là aussi très restreinte, sur la faune de l’île.
Un grand merci à Olivier EZAVIN, spécialiste des fougères (Le Monde des Fougères), pour son aide précieuse dans l’identification de ces dernières et des bryophytes à thalles.
La flore des jardins privés.
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Madère peut s’enorgueillir de parcs et jardins magnifiques. A Funchal en particulier, des passionnés ont constitué au fil du temps des collections d’espèces tropicales et subtropicales qui représentent autant de jardins botaniques privés. Voici un aperçu de cette face cachée de Madère où prédomine la recherche de l’exotisme…
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Un magnifique Dracaena draco s’élance vers le ciel avec, à l’arrière plan sur sa gauche, la floraison rouge d’un Erythrina abyssinica. La forme de ce Dracaena est bien différente du sujet trapu observé au jardin botanique de Lisbonne.
Une allée bordée de Cordyline fructicosa, ambiance exotique garantie..
Agave attenuata, pamiers, etc…
Fougères arborescentes, bananiers, …
Cordyline fructicosa au milieu de la végétation.
Cordyline fructicosa et Russelia juncea en fleur au premier plan.
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Ravelana madagascariensis, le fameux arbre du voyageur, …qui n’est pas un arbre au sens botanique mais une plante de la famille des Streliziacées, constituée de feuilles dont les pétioles s’imbriquent de part et d’autre du stipe.
Agave attenuata en pleine floraison. Ce n’est par hasard si on l’appelle « agave col de signe » !
Platycerium bifurcatum, la « corne de cerf » de nos appartements. Ici, deux magnifiques sujets suspendus à un arbre, qui témoigent de la douceur du climat.
Senna didymobotrya, un cassia arbustif peu rustique de zone 10 ou 9B au grand minimum (sur les zones, voir la page sur les conditions climatiques).
Sans commentaire …!
Iris ochloleuca, d’origine oriental, très ornemental.
Brunsfelsia australis
Costus barbatus, dont l’inflorescence rouge porte des fleurs tubulaires jaunes.
Sobralia macrantha, une orchidée terrestre.
Edichium coronarium var. flavescens
Geranium sp. à fleurs doubles.
Trachylospermum jasminoides
Russelia juncea
Cuphea micropetala
Fuschia magellicana
Vriesa sp.
Thunbergia grandiflora
Crinium (sp. moorei ?)
Crinium sp.
Cordyline fructicosa
Codiaeum variegatum
Strongylodon macrobotrys
Callistemon sp.
Callistemon sp.
Alcantarea imperialis
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Alpinia zerumbet
Asparagus densiflorus
Agapanthus sp.
Gladiolus dalenii
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Vigna caracalla, fleur et fructification
Streptosolen jamesonii
Distictis buccinatoria
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Thunbergia mysorensis
Strelizia nicolaï
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Encephalartos villosus
Phymatosorus diversofiliu
Adiantum sp.
Microsorum misifolium, dite « fougère crocodile » en raison de la texture très particulière de ses feuilles qui évoque la peau d’un crocodile.
Microsorum musifolium, détail
La flore des rues et des jardins publics
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La rue est le lieu privilégié où se rencontre la végétation qui imprègne le quotidien, reflet de l’histoire et de la culture locale. Les jardins publics y font échos, avec beaucoup d’originalité.
Au mois de mai, les rues de Funchal sont couvertes par le parasol bleu des Jacaranda mimosifolia. Ici, une avenue photographiée depuis le téléphérique qui va à Monte.
… vue de dessous les jacarandas !
Au jardin municipal de Joao Francisco …
Brunsfelsia pauciflora, jardin Joao Francisco
Une curiosité au jardin Joao Francisco : un Kilegia africana avec ses gousses pendantes dont on voit le détail à la photo suivante.
Kilegia africana, détail.
Au jardin Joao Francisco …
Euphorbia pulcherrima
Euphorbia pulcherrima
Coaediaeum variegatum dans un jardin public de Ribeira Brava
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Grevillea robusta sur une place à Jardim do Mar
Grevillea robusta, inflorescence
Carica papaya à Jardim do Mar
Kalanchoe daigremontiana dans une rue de Jardim do Mar
Tipuana tipu
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Spathodea campanulata sur une place de Funchal près du marché.
Au marché de Funchal …
Au marché de Funchal
Flore de la lande et des bords de route
A la sortie des villes, c’est une végétation différente qui borde le long des routes et illumine la lande. Entre mer et montagne, on rencontre ainsi une végétation plus spontanée, où se mèlent encore quelques espèces introduites…
La lande à Ponta do Pargo
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Echium plantagineum, à Ponto do Pargo
Un Echium plantagineum à feuillage gris, sauf erreur d’identification…
La lande à Ponta do Pargo
Anacyclus radiatus à Ponta do Pargo
Un Anacyclus radiatus à feuillage gris, sauf erreur d’identification …
Tolpis succulenta à Ponta do Pargo
Tolpis succulenta
Matthiola maderensis
La lande à Ponta do Pargo
Bord de route à Ponta do Pargo, Agave attenuata, capucines, etc …
Bord de route vers Lombada dos Marinheiros
Bord de route vers Lombada dos Marinheiros
Touffe d’Anacyclus radiatus en bord de route vers Lombada dos Marinheiros
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Bord de route vers Lombada dos Marinheiros
Bougainviller et Agapanthes
Bougainviller et Agapanthes
Trachelium caeruleu
Galactites elegans
Opuntia sp.
Fleur d’Opuntia
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Agave attenuata
Echium candicans en bord de route à Ribeiro Frio
Zantedeschia aethiopica
Matthiola maderensis
Andryala glandulosa ssp. varia à Porto Moniz
La lande au mois de mai aux abords d’une zone montagneuse
Flore de montagne et des lévadas
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En poursuivant notre ascension vers les sommets souvent noyés dans les nuages, la flore madérienne de montagne apparaît avec une richesse insoupçonnée : fleurs en bords de route, lichens et fougères le long des sentiers et des lévadas où l’eau ruisselle en permanence, arbres vestiges de la forêt laurifère, etc…
Station d’Argyranthemum pinnatifidum ssp.pinnatifidum en altitude
Argyranthemum pinnatifidum ssp.pinnatifidum
Geranium (sp. rubescens à confirmer)
Rhododendron
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Echium candicans
Rhododendron et genêts vers Ribeiro Frio
Impatiens walleriana
Erigeron karvinskianus sur zone rocheuse en montagne.
Lichen filamenteux. L’humidité ambiante et quasi permanente en zone montagneuse favorise le développement des lichens sur de nombreux arbres.
Paysage montagneux depuis les balcons de Ribeiro Frio
Fuschia sp.
Ageratina riparia
Ranunculus cortusifolius
Blechnum spicant, sauf erreur d’identification
Viola riviniana
Fougères non identifiées qui poussent au milieu d’herbes en sommeil et de mousses sur les paroies verticales imprégnées d’humidité.
Umbilicum rupestris, succulente de la famille des crassulacées.
Umbilicum rupestris
Asplenium sp.
Nephrolepsis sp. mais identification incertaine.
Paroie couverte de fougères à l’aplomb d’une Lévada. Genre non identifé (Diplazium ?…)
Sur les paroies baignées en permanence par l’eau de ruissellement, Conocephalum conicum a colonisé un rocher ombragé. C’est une hépatique à thalles selon le détail présenté à la photo suivante.
Conocephalum conicum, détail des thalles.
Autre Conocephalum (sp. conicum à confirmer) avec de longues thalles qui s’égoutent dans la levada.
Conocephalum (sp. conicum ?), détail des thalles
Géranium sp
Paysage typique d’une levada en bord de chemin
Paroie couverte de Blechnum (sp. appendiculatum ou spicant)
Lichens et Selaginella denticulata en repos
Selaginella dentata sur tapis de mousse
Scène typique de montagne associant fougères et hépatiques, entre autres, sous un ruissellement permanent. On reconnait ici Selaginella denticulata et conocephalum conicum.
Sonchus fruticosus, petit arbuste typique de la laurisylve madérienne.
Très belle scène associant fougères et Geranium maderense
Oneanthe divaricata (identification à confirmer) en bord de levada.
Oneanthe divaricata (identification à confirmer) avec un feuillage beaucoup plus gris.
Autre hépatique du genre Pellia (sp. neesiana à confirmer).
La cascade de Risco à Rabacal
La cascade de Risco à Rabacal
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La faune
Comme son nom l’indique, Chelonoidis nigra, plus connue sous le nom de tortue des Galapagos, n’est pas endémique de Madère. Mais, comme pour la flore, elle s’est acclimatée sur l’île. On la trouve dans des jardins privés, mais aussi au jardin botanique de Madère qui a aménagé un bassin avec plusieurs beaux spécimens. Ici dans un jardin privé.
Chelonoidis nigra raffole des bananes !
Teira dugessii au jardin du Monte palace. Seule espèce du genre Teira, elle est endémique du Portugal.
Teira dugesii, sujet photographié à Porto Moniz
Teira dugesii, un sujet à la robe noire, à Porto Moniz
Teira dugesii, Porto Moniz.
Fringilla coelebs ssp. maderensis, est une sous-espèce de pinson endémique à Madère. Ici photographié à Rabacal.
Fringilla coelebs ssp. maderensis, un sujet femelle rencontré vers Rabacal (Sauf erreur d’identification).
Pararge aegeria sur Ranunculus cortusifolius. Voir également le sujet photographié dans le jardin.
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