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L’état phytosanitaire

La biodiversité des espèces végétales et animales au jardin, y compris au sein de la pédoflore et de la pédofaune (cf. l’article sur le paillis), concourent à la stabilité écologique de celui-ci.

Hormis quelques accidents de parcours comme dans beaucoup de jardins, aucune maladie récurrente ni aucun parasite envahissant, ne viennent bouleverser l’état phytosanitaire des lieux.

Comme on l’a vu, il y a bien quelques chenilles qui viennent chaque printemps grignoter les jeunes feuilles du Cussonia paniculata et même d’une jeune pousse de brachychiton acerifolius, mais cela participe à leur cycle de reproduction dans la chaine alimentaire des prédateurs entre eux.

Les pucerons sont quasiment absents pour une bonne raison : les plantes ne reçoivent jamais d’engrais en complément des nutriments issus de la dégradation du paillis. Elles ne présentent donc pas d’appétence ni de prédisposition particulière à nourrir les envahisseurs. Heureusement, en cherchant bien, on en trouve quelques uns, ce qui justifie la présence de trop rares coccinelles et élargit ainsi la diversité des insectes présents.

Quand aux cochenilles, qui sont une vraie plaie, elles sont en nombre trop restreint pour justifier un quelconque traitement. On en rencontre bien quelques une sur les oliviers, voire au revers des feuilles de laurier rose, mais on continue à s’ignorer réciproquement !

La recherche permanente d’introductions nouvelles au jardin n’est donc pas une fantaisie de jardinier en mal d’exotisme (enfin pas uniquement !) : c’est l’un des maillons de la diversification qui va en résulter dans le jardin conçu comme un vaste écosystème équilibré et stable.

D’ailleurs, la présence du Rhynchophorus ferrugineus qui ravage les palmiers du littoral méditerranéen en est malheureusement la preuve vivante : intrant (et intrus !) qui ne participe pas naturellement à nos écosystèmes, il ne connait actuellement ni prédateur ni équilibre naturel dans sa progression fulgurante sur le littoral méditerranéen.

Cela entraîne une dernière remarque : au delà de la prudence élémentaire dans l’origine et l’état sanitaire des introductions au jardin, les inévitables récoltes du jardinier à l’étranger doivent plutôt privilégier les graines (malgré l’instabilité des caractères génétiques qui peut accompagner ce mode de reproduction) aux boutures et a fortiori aux plantes en pot, vecteurs par excellence d’éléments étrangers à nos écosystèmes. Laissons cela aux professionnels éclairés…

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